En France, chaque année, près d’une personne âgée sur trois tombe, et 100000[1] hospitalisations sont dues à des chutes de personnes de plus de 65 ans. Ces chiffres illustrent l’importance de la prévention, car avec les années, les risques augmentent et le faux pas peut avoir des conséquences graves, tant sur le plan physique que psychologique. Comment l’expliquer ? Et surtout, quels sont les bons gestes à adopter ? Conseils et explications.
Comprendre les causes des chutes pour mieux les éviter
Les chutes chez les seniors résultent souvent d’une combinaison de facteurs, combinant le vieillissement de l’organisme, les maladies et l’environnement.
D’abord, les changements physiologiques liés à l’âge, comme la diminution de la masse musculaire, les troubles de l’équilibre ou une baisse de la vision, augmentent la vulnérabilité.
Ensuite, certaines maladies chroniques telles que l’arthrose, les troubles neurologiques ou les maladies cardiovasculaires peuvent aussi amplifier le risque de chute. De plus, les traitements médicamenteux jouent également un rôle non négligeable : les somnifères, les tranquillisants ou les antihypertenseurs, par exemple, peuvent provoquer des étourdissements.
Enfin, l’environnement lui-même peut être source de danger : sols glissants, tapis mal fixés, mauvais éclairage ou absence de rampes dans les escaliers. Les chiffres sont éloquents : 70 % des chutes surviennent à domicile et 85 %[2] des interventions des urgences pour accident domestique chez les seniors sont liées à des chutes.
Aménager l’environnement pour prévenir les risques
Pour éviter l’accident, à la maison comme en EHPAD, certains aménagements des espaces de vie sont donc recommandés, par exemple :
Encourager l’activité physique et la vigilance médicale
Des consultations régulières chez les professionnels de santé permettent de dépister les troubles de la vision, de l’audition ou de l’équilibre. Ils peuvent aussi ajuster les traitements médicamenteux susceptibles de provoquer des étourdissements.
En complément de ce suivi médical régulier, le maintien d’une bonne condition physique permet de réduire considérablement les risques de chutes. Des exercices simples, comme la gymnastique douce, le yoga ou les promenades régulières, aident à renforcer les muscles et à améliorer l’équilibre. Il existe aussi des programmes spécialisés, en EHPAD ou dans des centres de rééducation notamment, qui ciblent les besoins des seniors et les encouragent à rester actifs.
Encourager une prévention globale pour un quotidien en toute sérénité
La sensibilisation des seniors et de leurs proches est également préconisée. Fournir des conseils pratiques, comme se lever lentement après un repos prolongé ou porter des chaussures adaptées, participe à la prévention des chutes.
Conscient de cet enjeu, le gouvernement français a lancé en 2022 un plan national sur trois ans. Objectif : réduire de 20 % les chutes mortelles ou entraînant une hospitalisation chez les personnes âgées de 65 ans.
En EHPAD, les résidents bénéficient d’un environnement sécurisé et adapté, ce qui réduit considérablement les risques de chutes. Les espaces sont aménagés pour garantir une mobilité en toute sécurité : absence d’obstacles, sols antidérapants, barres d’appui et éclairage optimisé. De plus, les équipes médicales et soignantes assurent un suivi quotidien, permettant de repérer rapidement les signes de fragilité ou d’instabilité. Des activités physiques adaptées, comme la gymnastique douce ou les exercices d’équilibre, sont proposées pour renforcer la musculature et la coordination. Enfin, il est conseillé aux résidents de porter des chaussures stables, d’utiliser des aides techniques et de signaler tout malaise aux équipes.
Les chutes chez les personnes âgées peuvent être évitées. En combinant des aménagements de l’environnement, une activité physique régulière et une vigilance médicale, il est possible de réduire considérablement les risques.
[1] https://www.santepubliquefrance.fr/les-actualites/2022
[2] Haute Autorité de Santé (HAS)