11 juillet 2022

Alors que le nombre de personnes de plus de 60 ans devrait augmenter de 38 % entre 2020 et 2030 selon les chiffres des Nations Unies, une attention particulière est portée aux personnes âgées et aux abus à leur encontre. Le 15 juin dernier, avait notamment lieu la journée mondiale de sensibilisation à la maltraitance des aînés. L’occasion de revenir sur les actions du Groupe Emera qui s’inscrivent dans cette démarche.

« Maltraitance », un mot fort qui désigne des violences, pouvant être caractérisées par des actes comme par des omissions. Selon la Haute Autorité de Santé, le regroupement de populations vulnérables au sein d’un établissement génère de facto un risque supplémentaire de maltraitance. Chez Emera, les équipes se mobilisent au quotidien pour éviter toute forme de maltraitance et favoriser la bientraitance de tous. Mathilde Loyau, psychologue à la résidence La Retraite à Angers (49) et coordinatrice de l’accueil de jour qui accompagne les personnes âgées désorientées, forme ainsi les professionnels du groupe Emera aux pratiques bientraitantes. Elle revient sur cette notion : « être bientraitant c’est avant tout se questionner sur les pratiques et avoir une démarche éthique. C’est avoir une culture du respect, de la dignité de la personne et de son intimité ».

Une adaptation continue

Mathilde Loyau, Psychologue

A l’entrée en Ehpad, les personnes âgées arrivent avec leurs histoires de vie, leurs habitudes. Si celles-ci doivent accepter leur nouveau lieu de vie et la vie en collectivités, le personnel doit quant à lui s’adapter à chaque résident individuellement. Le projet de vie personnalisé permet d’établir une feuille de route et de soins propre au résident, mais il est indispensable d’être à leur écoute au quotidien. « Il faut non seulement s’adapter à chaque personne, mais aussi chaque jour. Ce qui est valable aujourd’hui pour un résident, ne l’est pas forcément le lendemain pour ce même résident », explique Mathilde Loyau faisant référence à l’accompagnement des résidents et à l’imprévisibilité des comportements, en particulier dans le cas des troubles cognitifs.

Si cela peut faire écho au sentiment d’impuissance du personnel face à des situations où la personne âgée est désorientée, la patience est de mise. « C’est une qualité indispensable dans nos métiers ! » précise la psychologue. Pour elle, à l’origine de toute démarche bientraitante envers les résidents, il doit alors y avoir un questionnement de la part des professionnels, un aller-retour entre « penser » et « agir » : « Lorsqu’on accompagne un résident, on doit avant tout se questionner sur son comportement : ‘’Pourquoi ce résident a-t-il cette attitude ? Est-il dans une bonne posture ? Qu’est-ce qui l’angoisse ?’’ L’objectif est ensuite de trouver la meilleure solution possible avec les outils mis à disposition ».

Se mettre à la place du résident

Du service de direction des établissements jusqu’au service de restauration, la bientraitance est l’affaire de tous. Les différents corps de métiers ont des compétences complémentaires mais sont guidés par un objectif commun : le bien-être des résidents. « Ce n’est pas qu’une question de soin, souligne la professionnelle. Nous sommes tous là pour le résident : le chef fait plaisir aux résidents avec des plats savoureux, l’animatrice leur fait passer un bon moment, les aides-soignants les soulagent des douleurs… »

Un enjeu important pour le Groupe, qui va mettre à disposition cette année des simulateurs de vieillissement. Le but ? Se mettre à la place de la personne âgée, comprendre ce qu’elle peut vivre pour mieux répondre à ses besoins. « L’idée est bien de se mettre dans la peau d’une personne âgée. On enfile des poids supplémentaires, un casque antibruit, des lunettes… et on va essayer d’effectuer les actes de la vie courante comme marcher, manger, ramasser quelque chose, etc. Et quand bien même la douleur n’est pas là, on se rend bien compte des difficultés ». Un moyen de réaliser davantage ce que ressent le résident lorsqu’il semble avoir du mal à se déplacer, par exemple.

L’outil, qui a été utilisé au sein de la résidence Eléonore à Aix-en-Provence (13), a déjà marqué les esprits : « Tous les participants ont apprécié cet atelier et ces mises en situation. Ils ont été surpris, parfois même choqué de vivre cette expérience, témoigne la psychologue de la Résidence. Cet outil nous permet d’approfondir cette compréhension de la personne âgée. »

Des formations et des référents de la bientraitance

Affiche à destination du personnel des résidences

Analyser le contexte, comprendre l’environnement des aînés et les facteurs qui vont favoriser des troubles du comportement… un point clé pour les professionnels au sein des Ehpad dont le cœur de métier est l’humain. Afin de favoriser une amélioration en continu soit amélioration continue soit amélioration en continu, Emera encourage la sensibilisation auprès de ses collaborateurs, à travers des actions concrètes. A partir de cette année, au sein de chaque établissement et sur la base du volontariat, une personne sera donc référente de la bientraitance. Une fiche de missions spécifiques est établie – intégrant par exemple le fait de former les collaborateurs de la résidence à de nouvelles pratiques –, pour lesquelles celle-ci sera mobilisée tout au long de l’année : « Nous avons construit le kit bientraitance, qui sera à la main du référent, en prenant des études de cas et en apportant des solutions de manière ludique, explique Mathilde Loyau. L’idée est d’être dans l’action, d’accompagner les métiers en leur proposant un panel d’outils à mettre en pratique ». 

L’objectif ? S’inscrire dans une dynamique positive où les résidents sont valorisés à travers un accompagnement du personnel qui doit lui-même savoir vers qui se tourner en cas de difficultés.

Pour aller encore plus loin dans la démarche de bientraitance au sein des établissements, la psychologue de La résidence La Retraite conseille plus largement :   « Le tout est d’avoir des ressources. Il est essentiel d’avoir un regard extérieur sur des situations du quotidien, de continuer de se former. Il faut également encourager les groupes de paroles pour le personnel, pour verbaliser ce qu’ils ressentent, bénéficier du soutien des uns et des autres. C’est aussi utile pour se rendre compte que ce qu’ils mettent en place au quotidien, c’est bien ! ».

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